Inclusion scolaire
Pour l’UNESCO, « l’éducation inclusive suppose la transformation et la modification des contenus, des approches, des structures et des stratégies avec une vision commune qui englobe tous les enfants et les jeunes de la tranche d’âge concernée et la conviction qu’il est de la responsabilité du système éducatif général de les éduquer tous. Ce modèle reconnait le droit de tous les enfants d’être scolarisés dans leur communauté, proche de leur domicile. Pour ce faire l’utilisation des ressources locales et la participation de tous les acteurs est encouragée : parents, professionnels de santé, enseignants, politiques ».
L’UNESCO précise encore « l’école obligatoire est ouverte à tous les élèves quelles que soient leurs différences. Une école pour tous doit pouvoir organiser des apprentissages qui permettent de répondre aux besoins de la diversité des élèves : aussi bien les élèves qui apprennent rapidement que ceux qui ont des difficultés ou des handicaps. Il ne s’agit pas de séparer les élèves en filières, mais de différencier les apprentissages par des pratiques pédagogiques intégrées, adaptées aux besoins des élèves « différents ». L’objectif de l’école obligatoire consiste à donner la meilleure formation à chacun. A la fin de la scolarité, les élèves sont donc orientés selon leur profil de compétence vers les formations subséquentes. Cette démarche repose sur une évaluation par objectifs dans une perspective de formation et de non de sélection. »

La FEE se rallie aux bonnes pratiques du ministère de l’Éducation du Nouveau-Brunswick, province du Canada qui pratique l’inclusion scolaire avec succès depuis 25 ans. Le Ministère définit comme suit l’inclusion scolaire :
« L’inclusion scolaire consiste à rechercher les façons dont nos écoles, nos classes, nos programmes et nos cours sont conçus afin que tous les enfants puissent participer et apprendre. L’inclusion consiste aussi à découvrir des méthodes d’enseignement différentes afin que tous les enfants soient impliqués activement dans les classes. Ce terme signifie également la découverte de façons visant à développer des amitiés, des relations et un respect mutuel entre tous les enfants, et entre les enfants et les enseignants de l’école. L’inclusion scolaire est une méthode de penser à la façon dont nous pouvons être créatifs pour faire de nos écoles un endroit où tous les enfants peuvent participer. »
La FEE cherche à bénéficier des savoir-faire dans d’autres cantons suisses, notamment ans certaines régions du Valais, où l’inclusion se fait avec succès depuis plusieurs dizaines d’années.
Dans un des quatre districts romands du Valais, à savoir la région de Martigny, tous les élèves en situation de handicap ont été scolarisés en milieu ordinaire sur la base de l’école pour tous depuis les années 80. Un article publié en 2012 décrit l’école pour tous et sa différence avec l’intégration : dans le cas de l’intégration en école ordinaire, c’est l’enfant ou le jeune qui doit faire la preuve qu’il peut la fréquenter normalement, sinon il peut y être admis en « intégration ». « Dans le cas de l’école pour tous, c’est le système qui doit s’adapter et faire preuve de flexibilité par rapport à l’élève. »
Dans le cadre du projet valaisan, des outils ont été élaborés, lesquels peuvent être repris, complétés et adaptés au système genevois. Évidemment, le simple « accompagnement » de l’enfant ne suffit pas. Le savoir-faire développé pour collaborer et accompagner les enseignants titulaire et le système scolaire sont des piliers essentiels.
L’expérience relève qu’une faiblesse de l’école pour tous pourrait résider dans le fait de vouloir occulter les différences et de ne pas répondre de manière assez différenciée aux besoins.
La FEE préconise une étroite collaboration entre les titulaires de classes et les enseignants spécialisés qui proposent la préparation et la conduite d’un projet pédagogique individualisé, la préparation de matériel spécifique, la coordination de toutes les mesures et l’association aux projets des classes pour répondre aux besoins spécifiques de ces enfants.
La pédagogie spécialisée est directement intégrée aux structures de l’enseignement ordinaire et la réponse aux besoins spécifiques se fait dans un contexte ordinaire.